DECONTEXTUALISER
LE MOT
Le contexte est un ensemble de données, d'informations, de circonstances qui permettent de mieux comprendre le sens. Ainsi, de nombreux élément du contexte seront utiles pour bien comprendre une situation. Or, en maïeusthésie, il ne s'agit pas de comprendre des situations factuelles mais d'écouter des êtres dans ce qu'ils ont vécu.
Une contextualisation précise nous conduirait par cécité d'inattention vers les faits plus que vers les êtres. Pour permettre au ressenti de d'exprimer, il est essentiel de décontextualiser
LE CONTEXTE
Si mon patron me crie dessus, me traitant d'incapable, une analyse fine du contexte sera certainement utile devant les prud'hommes. Elle mettra en lumière tout ce qui est présent.
Or, le présent est posé sur tout un ensemble qui le constitue.
- L'événement actuel qui vient faire écho à d'autres situations antérieures possiblement douloureuses;
- Ces situatuons passées, et qui ne sont plus;
- Celui que je suis aujourd'hui, avec son affect du jour
- Les êtres qui ont vécu les situations passées, et qui eux, sont toujours là, avec leurs ressentis.
A bien porter son attention sur les faits pour bien comprendre l'histoire, on court le risque de se perdre dans des méandres factuels. Les nouveaux éléments qui arrivent n'éclairent pas forcément les enjeux qui animent le patient, et peuvent conduire à une impasse.
Le thérapeute peut aussi s'attacher à ce qui se joue entre les êtres en présence dans la situation, à ce qui est éprouvé par eux. Privilégier l'existentiel sur l'événementiel, permet aux pertinences de se révéler.
Les données évoquées peuvent se classer en trois grandes catégories:
- Les FAITS (quoi?) ==⇒ ils constituent l'arrière plan de l'histoire
- Les ÊTRES (qui?) ==⇒ Domaine de la reconnaissance, au premier plan
- L'EPROUVE (comment est-ce vécu par chacun?) Domaine de la validation au premier plan également.
Décontextualiser, ce n'est pas nier les circonstances, mais mettre les Etres au premier plan.
LE TEXTE
Identifier les Êtres
La question de la thérapie sera donc de savoir qui est avec qui? et non "qui fait quoi?". Et si le sujet est tout seul, il est très certainement avec lui même, avec celui qu'il était. Cette rencontre avec l'être est réjouissante. Elle donne lieu à la reconnaissance et à la validation de ce qui se vit.
Il ne s'agit pas d'identifier quelqu'un qui a éprouvé un trauma mais bien celui qui appelle sa conscience en vue de la reconnaissance (passé, lignée etc). Deux élément nous guident:
Le souvenir [mémoire] est là pour se rappeler de ne pas recommencer (chat échaudé craint l'eau froide)
Le symptôme [mémorial] est l'assurance de ne pas oublier de réintégrer celui que le trauma a provisoirement mis à l'écart.
L'Être identifié que l'on rencontre alors compte bien plus que le contexte.
Différencier
Décontextualiser, c'est d'abord différencier ce qui me touche au présent de ce avec quoi ça entre en résonance dans mon passé. Ensuite, c'est différencier encore ce qui s'est passé de la manière dont je l'ai éprouvé.
Aujourd'hui, je réagis à un événement du présent. Celui-ci fait écho à un événement du passé. Si cette situation n'est plus là, l'être qui l'a vécue est toujours présent, avec son ressenti. Décontextualiser, c'est avoir la vison de ces calques qui se superposent. Si je ne regarde que les faits présent, alors que c'est un être avec son ressenti passé qui appelle, je risque fort de ne rien comprendre...
Lo
photo Dominique ROQUES