mort vif

JE NE COMPRENDS PAS MAIS J'AI ACCES

Le corps manifeste des sensations habituelles.  Nous leur faisons de la place, et quelque chose se manifeste derrière. C'est insaisissable. C'est même inaccessible. Bien sûr, nous ne pourrons pas l'accueillir, puisque "ça" n'existe qu'à travers son absence. Alors, nous accueillerons ce qui est là.

Accueillir que c'est inaccessible!

 Et aussitôt, cela bouge. La peur arrive. Elle se répand peut à peu partout. Partout?  Non! Il y a la peur et il y a celui qui la voit. Lui se situe ailleurs que dans la zone qui a peur. Il la regarde. Il se voit la regarder. il n'est pas dans la peur. Il peut s'en dissocier.

A son tour, la peur évolue. Elle devient du froid. Un froid intérieur, glacial. Le froid de la mort!. On accepte de le regarder à son tour. Tiens, c'est bizarre, c'est étrange: les sensations vécues ne sont pas celles dont on a l'habitude.

Un renversement s'opère. Rencontrer ces sensations inconnues amène à une forme de présence à soi. Contre toute attente, cela en devient agréable. Etonnamment, la mort conduit à la rencontre.

Ce chemin est apprenant: la situation se débloque en utilisant des moyens inhabituels. Rien n'a été fait: il n'y a pas eu d'action, d'effort, de projet. Juste de l'écoute. 

"Je ne comprends pas mais j'ai accès" dit-il. L'intellect n'a pas sa place ici. Une expérience véritable vient d'être vécue. Trop inouïe pour l'enfermer dans des mots. Trop insaisissable. Il ajoute "je n'ai pas les mots mais je sais".