mort vif

MON CORPS A FROID

Nous écoutons les émotions liées à son histoire. Elles sont nombreuses. Elles ont une incarnation dans le corps. Ca serre, ça oppresse, ça bloque, ça contraint. C'est dans la poitrine, dans le plexus, dans la gorge. Une carte se dessine: la carte du corps qui ne va pas bien. Ou peut-être la carte du corps qui s'exprime.  Nous sommes là pour ça, pour lui, à son écoute. Nous nous contentons de rester là, tout près, et d'être les témoins bienveillants de ce qui est là, mais aussi  d'observer comment notre présence sans projet permet que cela bouge.

Une manifestation particulièrement présente est la chaleur. Sa positions dans le corps se précise. On peut nettement la localiser. Peu  à peu, cette chaleur devient fraîcheur, puis froid.

"Est-ce que ce corps aurait besoin d'un plaid?".

Cette question autorise un mouvement: se lever, aller chercher ce qu'il faut et reprendre le cours de l'entretien. Le sourire atteste du bienfait de cette chaleur enveloppante

Cette question autorise un mouvement. Il a été possible de détourner le cours immuable des choses. Lors d'un entretien, on s'assied au début et on se lève à la fin. Pas avant! Hé bien si! Il est possible de se lever avant la fin. Et même de revenir. Il est possible de ne pas rester prisonnier d'une forme imposée. C'est possible, et même c'est bon (quand on a froid, on est mieux avec un plaid!!).

Cette question autorise un mouvement: une ouverture vers celui qu'il appelle "le fou" . Il y a en lui un être qui aime la rigueur, même s'il souffre de sa rigidité. Il ne doit pas faire oublier l'autre, "le fou" celui qui est épris de fantaisie, qui aspire à sortir des sentier battus, celui qui ose être.

Cette question autorise la rencontre de celui qui a besoin de casser la structure pour aller vers ce qui est bon pour lui (aujourd'hui, un plaid. Demain ....)  et celui qui a besoin de la maintenir parce qu'elle fait du sens.

Tout ceci, nous pouvons le voir a postériori. Tout ceci a été rendu possible par un mouvement du corps que nous avons su écouter, sans bien mesurer sur le coup, combien de chaleur nous allions apporter à ce corps qui avait froid.

mon corps a froid g