JE VEUX MOURIR
Cette phrase terrrible fait irruption dans notre échange: ça dit "je veux mourir".
L'envie de prendre soin pousserait à rassurer. Au lieu de ça, nous écoutons cette phrase sortie de nulle part: "je veux mourir". Le premier élan est encore presque trop logique: qui la prononce? A qui s'adresse-t elle? Il ne sait pas vraiment qui la dit. Il se peut que celui qui l'entend soitl à la fois l'émetteur et le destinataire. Tout est flou.
Restons un instant avec ce flou.
"Je veux mourir" se précise avec "lâche moi".
Il ne sait pas ce qu'il y aurait à lâcher. La seule chose sûre, c'est qu'il est perdu, sans vraiment de repères. Et il faudrait encore lâcher quelque chose. Mais que faudrait-il lâcher??
Et si on regardait la question à l'envers? S'il y a à lâcher, c'est qu'on tient. Que tient-on?
Ce qui est tenu, c'est une main rassurante. Et c'est bon de la tenir. Il sait bien à qui elle est. Il sait bien qu'il ne VEUT pas la lâcher. Tant d'amour circule dans ce contact. Tant de choses tellement nourrissantes.
Alors, nous restosn avec celà. Nous laissons à l'amour le temps de circuler, de remplir, de nourrir.
Et une autre réalité se fait jour. Oui je peux te lâcher. Tenir cette main, c'est m'y agripper, de peu de la perdre. Tant d'amour me connecte. Pas seulement à cette main, mais à l'autre tout entier à qui elle appartient. Résolument, oui, je peux lâcher cette prise.
Et la phrase initiale prend un tout autre sens: "je veux mourir" ... si je ne vis pas cette connexion dans l'amour. Si je ne dois pas vivre une existence remplie de cet amour, à qui bon.
Nous avons osé l'écouter entièrement, sans peur. nous avons pu entendre complètement le message de vie qu'elle porte!