LE NEANT et l'infini
L'entretien s'oriente vers une idée importante: il est empêché. Empêché d'agir, empêché d'avoir des envies.
Puis l'empêchement se précise. au delà des peurs qui sont liées à cet empêchement, il se rend compte que s'il lui est très difficile d'imaginer impulser une action, il voit bien qu'un fois que l'action est lancée, il sait faire.
Faire est compliqué. Imaginer de faire est bien pire.
Faire est compliqué pour lui. Imaginer de faire est bien pire. Mais pour qui?
Un être arrive. C'est un enfant. Il entend “non” à ses demandes, à ses initiatives. Faire (exister?) devient dangereux: il pourrait perdre l'amour de ceux qui sont là pour l'aimer.
Alors, il reste dans un connu sécurisé et insipide. Il se refuse le saut dans l'inconnu, dans la vie.
Cet inconnu, c'est le néant, c'est le vide absolu. Sans appui, sans amour. Sans RIEN!
On comprend alors combien il est crucial de rester dans le connu.
En même temps, cette immensité appelle. Osera t il sauter dans le vide, dans ce rien sans limites?
Il ose.
Et contre toute attente, quoique très logiquement, quand il plonge dans rien, il ne se passe rien! Ni chute, ni douleur, ni peur, ni joie. RIEN.
Il peut même revenir au connu. Et repartir dans cet infini.Des aller retour sont possibles. Rien n'est figé.
Ce qu'il nommait “néant” devient “espace”.
SON espace, infini, entièrement pour lui. Un endroit de paix, dans lequel il peut se ressourcer à loisir...
(Photo D. ROQUES)