La mort et l'amour
Au début de la séance, c'est un parent défunt qui s'invite.
La petite fille qu'elle était n'a pas reçu d'explication concernant le départ de cet être cher. Elle a dû se débrouiller seule. Elle vit ces instants avec une grande tristesse... mêlée de joie!
Etrange...
Ce parent n'a jamais cessé de l'accompagner. Invisible, il était bien là, discret tant qu'on ne le sollicite pas. Elle mesure ce qu'il lui a permis de vivre par delà ou grâce à son absence. Elle peut enfin le lui témoigner. Il accueille tout ceci, amusé.
Viennent ensuite les parents.
Ils sont aimants.
Le père est très en colère de voir sa fille heureuse de la mort d'un parent.
La mère est attristée de la réaction du père et craint de blesser sa fille en laissant voir son authenticité .
La fille est triste de vivre des liens qui ne lui conviennent pas.
Nous nous attachons à reconnaître ce qui est là. Sans la changer en aucune manière. Sans le faire nôtre non plus. Juste, nous prenons acte, en nous mettant au plus près de la pertinence qu'il y a pour chacun à vivre ce qu'il vit.
Peu à peu le trio contacte ce qu'il veut vraiment vivre: un amour inconditionnel, où personne n'a de projet sur l'autre. C'est lumineux, c'est merveilleux. Et en même temps, une voix vient nous prévenir: "ne nous emballons pas, ça ne va pas durer".
Celle qui porte ce message se révèle animée d'une mission: préserver de la déception! Cette rabat-jour devient une gardienne dont on comprend la fonction et le rôle. Elle est vécue comme une grande soeur présente. Aimante et vigilante.
C'est toute une équipe qui est à présent rassemblée, avec des intentions claires et lisibles. Elle est mue par l'amour. Un amour inconditionnel.
(Photo Dominique Roques)