En paix avec les ancêtres

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 Il est bloqué, empêché d'avancer.

Il parle d'auto-sabotage, d'entraves. La confiance en ses capacités qui lui permettraient d'aller de l'avant s'effrite. Son corps le lâche: douleurs, prise de poids. Tout concourt à le bloquer dans ce qui pourrait aller de l'avant. Il se sent figé, comme planté.
Tout ce poids, cette inertie, toute cette énergie déployée fatiguent tellement. Et en même temps il est impossible de rester là. Un futur appelle, où il n'est pas possible d'aller, où il s'interdit lui-même d'aller.

Notre voyage nous conduit vers les ancêtres.

Ils sont porteurs d'une règle qu'ils se transmettent de génération en génération. Un ensemble de conduites auxquelles ils sont soumis, qui les figent et les détruisent. Et qu'il lui  faudrait suivre aussi!

Il n'est plus possible de s'y conformer. Il n'est pas possible non plus de briser le lien avec ceux qui les incarnent.
Cruel dilemme!!!

Et le projet s'éclaire: il y a l'envie d'exister de façon autonome ET celle de conserver le lien avec les anciens. L'auto-sabotage, la fidélité excessive prennent du sens: c'est le seul moyen envisagé pour conserver le lien avec la lignée.

Aller de l'avant est vital. Se couper de ses racines est mortel. On comprend alors le choix qui est fait: c'est le choix de la vie. On comprend que la vie, pour s'exprimer complètement a besoin d'aller de l'avant ET de conserver ses racines (C'est probablement ce qu'il exprimait en se sentant "planté").

Nous allons le dire aux ancêtres.

Ca ne leur fait ni chaud ni froid.
Factuellement, exister n'est plus interdit. Cela ne l'a peut-être même jamais été. L'auto-sabotage qu'il éprouvait au début prend toute sa justesse: il n'y a personne d'extérieur pour empêcher quoi que ce soit. Il y a juste une voix à entendre, celle qui veut la paix. La liberté pour soi et la paix avec les racines. Il devient alors possible d'exister sans perdre le lien.

Exister, c'est pouvoir enfin se mettre en marche, en mouvement.

Il se voit, quittant le village, sous l'oeil bienveillant des anciens qui restent là. Chacun sa vie, chacun sa route. Il n'y a plus lieu de rester collés.

Une nouvelle dynamique se lance, où il est possible de se retrouver (soi-même, mais aussi les autres) au lieu de se perdre.

 

(Photo Dominique Roques)