Me (re)voilà

Il arrive. Il est confus.
Il n'a pas préparé sa séance. Il ne sait pas bien par quel bout commencer.

Et si c'était ça le bout? Comment vit-il cette confusion, cette incertitude?

Et là, ça se bouscule.
Plein de voix arrivent, qui ont besoin d'être entendues.

Et une autre, venant crier plus haut que les autres parle d'égoïsme. La confusion se mêle à la honte...

Et sans crier gare, arrive un petit garçon. 5 ou 6 ans.
Il a vécu un épisode dont il est encore le seul à connaître la difficulté.

Au fil de l'entretien, d'autres protagonistes, d'autres êtres apparaissent. Le dialogue se noue peu à peu.
D'abord, la colère a le droit de se dire.
Doucement, d'autres espaces s'ouvrent, pour d'autres expressions, sans jugement.

Ce qui s'est dit a pu être reconnu. Non pas accepté: juste reconnu dans le simple fait de son existence, sans tension.
Cette liberté, cette confiance a permis le dévoilement de nouvelles vulnérabilités encore mieux protégées.
Tant de fragilités offertes et nues ont autorisé l'ouverture, le déploiement de nouvelles ressources, jusque là insoupçonnées.

Quelle découverte!!

A la fin, la honte a cédé le pas à la fierté, la confusion a plus de clarté.
Le petit garçon, dont il était coupé, retrouve sa place, fort de nouvelles ressources.

Il ressent à la fois la complétude de cette réunion et la confiance de regarder l'avenir avec un oeil neuf.

(Photo: Dominique ROQUES)