LES QUESTIONS
POSER DES QUESTIONS
Le propre du thérapeute en maïeusthésie, c'est de ne pas savoir. Il va donc questionner. Quels seronts ses outils et sa posture?
QUESTION OUVERTE réponse construite
La question ouverte (ex :comment de sens-tu?) appelle une réponse construite. Elle permet de produire un développement précis grâce à un travail de réflexion. Cette opération intellectuelle éloigne le patient de son propre ressenti. La réponse est plus précise, mais n'apporte pas nécessairement beaucoup de clarté sur ce qui se vit réellement. Elle peut ouvrir à des digressions qui permettront d'esquiver une réponse gênante, ou bien autoriser une méta position (la personne analysant sa réponses au fur et à mesure quelle la formule).
QUESTION FERMEE réponse oui/non/je ne sais pas
La question fermée (ex: as-tu mal à la tête?) n'entrave pas la liberté d'expression. Le questionnant, qui ne veut pas induire, accorde la même valeur à toutes les réponses, voire à l'absence de réponse. Un "non" indique simplement une piste fausse ou qu'on ne souhaite pas explorer. Ce sera l'occasion de regarder dans d'autres directions ou de préciser la pensée pour être mieux compris.
Elle a l'avantage de ne pas trop faire intervenir l'intellect. elle peut amener des réponses "cri du coeur" qui évitent le détour par le mental.
La question fermée permet l'émergent de la réponse; la question ouverte permet d'en préciser les détails. Chacune a sa place et son domaine d'application.
QUESTION A CHOIX MULTIPLES
Entre les deux, la question à choix multiples propose un certain nombre d'hypothèses. Elle ouvre également la possibilité qu'aucun des choix proposés ne soit valide, ce qui permet, au moins, d'avancer par élimination.
REFORMULATION
Reformuler, c'est redire ce qu'on a entendu, ou ce qu'on croit avoir compris du message (verbal ou non verbal) en vue d'une validation par l'émetteur initial. Un "oui" permettra aux deux interlocuteurs de s'assurer qu'ils se comprennent bien; un "non" sera l'occasion d'utiles ajustements. La reformulation sera énoncée sur un ton légèrement interrogatif: elle n'est pas l'explication de ce qu'à dit l'autre, mais une demande de vérification de ce qui a été compris. De plus, la reformulation, parce qu'elle permet d'entendre ses propres propos dans la bouche d'un autre est un outil de mise à distance, de clarté.
La reformulation apaise le besoin d'être reconnu, d'être entendu là où on est.
LE QUESTIONNANT
La question est un outil. La posture de celui qui le manipule est déterminante dans son usage et les résultats produits. Par principe
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- Toute réponse est bienvenue et jamais présupposée;
- L'absence ou le refus de réponse également. (Ce n'est pas de la gentillesse; c'est l'expression du postulat qui veut que chaque choix a sa pertinence!)
- L'hypothèse a sa place, en tant que telle. Elle est à confirmer ou à infirmer; elle peut provoquer une relance. Jamais une induction:
- La pensée de l'autre est toujours distincte de la mienne: je n'essaie pas de sentir ou de comprendre à sa place;
- La question porte sur l'être et non sur les faits.
La question qui s'adresse à ce qu'a éprouvé celui qu'était le sujet au momen tdes faits permet de mettre l'acccent sur lui et sur ce qui est important pour lui. C'est cela qui apaise. A l'inverse, les questions relatives aux faits peuvent inutilement faire revivre l'événement douloureux. Pour la thérapie, la connaisance des faits est tout à fait secondaire: l'être qui les a vécus est central.
Comme elles s'adressent à l'être qui vit les ressentis, ces questions seront souvent formulées à la troisième personne, ou bien s'adresseront directement à lui, plutôt qu'à la personne présente aujourd'hui. La personne elle-même pourra également s'adresser directement à l'être concerné.
Photo Dominique ROQUES)
photo Dominique ROQUES