LE NON SAVOIR
Le non savoir est une posture essentielle du thérapeute:
- Il ne sait pas ce qui se passe chez l'autre
(certes, il peut l'imaginer, mais alors, il risque de projeter son cinéma sur l'écran de l'autre .... et de ne voir que son propre film) - Il n'a pas vécu la vie de l'autre, il n'a pas ses souvenirs. Bref, il n'est pas l'autre!
- Il pose comme principe que le patient connait tout... même s'il ne le sait pas encore.
- Il n'a pas a priori le mesure de l'importance qu'on les faits pour le patient.
- Il demande ce qu'il ne sait pas!
Connaître une chose, c'est savoir qu'elle existe, en avoir l'idée, la notion. Savoir, c'est connaître de façon certaine. On peut aller jusqu'à dire de savoir, c'est amenar à la conscience ce dont on a déjà l'idée
Fort de cette assurance, le thérapeute n'aura pas besoin de proposer une solution: et ce n'est pas son travail. Il n'aura même pas besoin d'être utile! Il se tiendra aux côtés du patient, et se laissera guider par lui vers des endroits qu'il serait lui-même bien en peine d'imaginer, et qui seront parfois "nouveaux" pour le patient lui-même.
Quoi que dise le patient, quoi qu'il ressente, ce qui est là est motivé, pertinent. Inconditionnelement, car si cela ne l'étata pas, il dirait, ll ressentirait autre chose. La raison d'émergence de ce qui est là est portée par un être qui appelle. Cette raison exprime toujours un manque qu'il cherche à combler. C'est tellement imortant que les appels à le combler peuvent être là pendant des années, voire des décennies. Jusqu'à être entendus
Combler ce manque est un moyen pour le patient de se rapprocher de ce qu'il aspire à être. Et celà, le thérapeute ne peut pas le savoir à la place du patient. Il peut juste donner de l'espace pour que ces voix tues deviennent audibles.
Le confiance que le thérapeute accorde inconditionnelement au patient lui permet de reconnaître que ce que vit le patient est un enjeu pertinent pour lui. Elle l'autorise à laisser au patient le rôle du compagnon de route car lui seul connaît la direction finale (même s'il ne le sait pas encore).
Accepter d'être démuni
Le non-savoir va de pair avec l'acceptation d'être démuni.
Etre démuni, c'est ne pas avoir de solution à proposer. On croit alors n'avoir plus rien. Il reste plus rien. Juste la possibilité de s'ouvrir à tout le reste, loin des réponses ingénieuses...
Quand on ne sait que faire, il reste juste à être. D'abord, être celui qui accepte de ne pas savoir, d'être démuni, celui qui ne patine pas pour trouver LA solution. Celui qui permet à ce qui est déjà là d'être. Cet espace va rendre possible la rencontre, puis la remise remise en contact de ce qui avait été séparé.
Accepter ce dénuement devient alors une force!