LE SYMPTOME

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Le symptôme, c'est le caillou dans la chaussure. C'est ce qui gêne, qui est  récurrent ou disproportionné ou incompréhensible... voire tout ceci à la fois

Il répond à un élément déclencheur: il est là, croit-on, "à cause de ...". Pour autant, on ne peut pas dire que la situation initiale soit la cause du symptôme. Face à une situation donnée on aura des réponses différentes selon les personnes et le moment de leur histoire.

Le symptôme est une réaction personnelle activée par un élement déclenchant extérieur.

  • L'absence de symptômes indique que
    • la situation a été intégrée ou n'a pas été blessante (pas de problème)
    • ses effets négatifs sont dissimulés (compensation)
  • La présence de symptômes indique que la situation a été vécue de façon traumatisante, ou qu'elle rappelle une situatIon antérieure vécue comme traumatisante .

Dans une première lecture, on pourrait penser que c'est l'élément déclencheur qui provoque le symptôme ( ex: quand tu parles fort, je me sens impuissant). Pour la maïeusthésie, la fonction du sympôme est tout autre: il pointe vers l'être qui n'a pas été entendu. (ex quand tu parles fort, je retrouve la même impuissance que celle que je vivais enfant, lorsque mon père était en colère et qu'il élevait la voix. J'avais peur.)

 

Le symptôme n'est pas là
"à cause de " l'élément extérieur qui l'a provoqué, mais bien
"spécialement pour" retrouver le contact avec l'être.
 

ROLE

Le symptôme est le moins mauvais moyen de nous préserver d’une répétition éventuellement dommageable. Il appparait donc comme un guide vers un être (celui qui veut éviter la répétition)  afin de permettre la complétude visée par la psychée. Il devient un invitation (qu'onb accepte ou qu'on décline) à une possible guérison. Le combattre nous prive d'un outil essentiel dans le processus de rencontre avec soi-même.

Dans le cadre de cette rencontre avec soi-même, la maïeusthésie ne va pas tourner son regard vers les faits.

On sait que l'élément déclencheur présent n'est pas l'essentiel. Les faits antérieurement vécus appartiennent au passé: il n'y a lieu ni de tenter de le modifier, ni de les revivre pour ajouter de la souffrance à la souffrance.

L'important est dans la réaction que celui-ci suscite. L'être clivé, qui a vécu une situation difficile est toujours là: c'est lui qui cogne à la vitre avec ce symptôme. C'est à lui que nous allons pouvoir ouvrir tout l'espace nécessaire. Le travail thérapeutique va permettre à celui qu'est le patient aujourd'hui de donner à celui qu'il était toute l'attention dont il a besoin pour lui  permettre de réintégrer sa place dans la psychée.

Le symptôme est le signal que quelque chose se passe: il peut s'agir soit d'une pathologie, soit d'un mouvement vers la guérison de blessures anciennes et qui a besoin de soutien. Dans ce dernier cas, il est la manifestation de la pulsion de vie

"Nous savons nous accrocher au souvenir (mémoire obsessionnelle) et nous séparer de celui que nous avons été à l'époque. Or c'est le contraire qu'il faut faire pour réintégrer toutes les parties de nous même." T Tournebise

 

NATURE

La nature du sympôme peut être multiple. Il peut être

  • Physique: liée par exemple à ue carence alimentaire,
  • Psychique: etat émotionnel altéré par les circonstances de la vie,
  • Psycho-somatique: un tramatisme psychique a des répercussions sur le corps
  • Somato-psychique: un problème physique dégrade la vie émotionnelle.

On voit que la maieusthésie ne saurait répondre à tous ces cas.

  • Dans le premier cas, (physique), elle peut aider une personne à surmonter les difficultés émotionnelles occasionnées par un déficit en certains nutriments essentiels, mais ne saura pas rétablir l'équilibre alimentaire rompu. Si elle peut redonner à la personne l'énergie d'entreprendre un suivi vers un professionnel approprié, elle aura rempli son rôle! 
  • Dans tous les autres cas, lorsque l'aspect psychique est en jeu, elle aura sa place, soit entièrement, soit en complément avec d'autres approches, notamment médicales.

Dans tous les cas, elle valide la réalité du symptôme. Elle n'a pas d'appareils sophistiqués pour poser un diagnostic (et ce n'est pas son rôle). Il y a juste une personne avec son ressenti. Même si tout le monde dit "c'est dans la tête", Ce ressenti-là "est". Il existe, et sera entendu, reconnu, accueilli, validé comme tel, même si on n 'est pas capable d'en imaginer la cause.  (Ex, lorsqu'on voit un malade fiévreux qui grelotte de froid en plein été, on n'est pas surpris: il A froid. Il ne nous viendrait pas à l'idée de le rassurer "mais non, regarde, tu ne peux pas avoir froid:  le thermomère indique 30°." Nous comprenons l'effet de la fièvre. La même acceptation existera, même et surtout si ne ne comprenons pas ce qui peut déclencher le symptôme). Il convient d'être sensible à la réalité subjective de la personne.

Cette écoute attentive est un premier pas vers l'apaisement: ce qui a à se dire va enfin trouver un espace, grâce notamment à la ténacité du porteur du symtôme

 

 (Photo Dominique ROQUES)