Le clivage

Pour préserver son intégrité, la psychée se clive, c'est à dire qu'elle met à l'abri l'Etre qui a souffert, afin de pouvoir continuer à vivre.

clivage
Elle ne l'oublie pas. il est en attente. Au cours de la vie, la psychée multiplie les "commémorations" du traumatisme clivant, afin de ne jamais l'oublier (cf les conduites répétitives). Lorsque c'est pertinent, un symptôme apparait, comme une sonnerie de téléphone. “Y a t-il quelqu'un pour m'écouter?”. L'objet de la Vie est de procéder à la réunification de toutes ces parties qui appellent, de tous ces Etres de Soi momentanément mis à l'écart

Le symptôme est le moyen par lequel cet Etre appelle la conscience afin de pouvoir accomplir la remédiation ou l'individuation nécessaires.

Lorsque les ressources le permettent, il est possible d'aller voir ce qui a été vécu, ressenti à l'époque, en écoutant le symptôme. La maïeusthésie est un accompagnement sur ce chemin.

Le travail du praticien sera d'aider à différencier cequi est souvent emmêlé

  • la situation vécue par le patient (les événements)
  • Le choc éprouvé (les émotions)
  • Le sujet qu'il était à l'époque (niveau existentiel)

(Ici, le praticien sera proche du sujet pour lui permettre de visiter la zone sensible en toute sécurité).

Si la situation fait intervenir des choses horribles, le rôle du praticien est d'accueillir tout l'horrible de la situation. C'est bien ce passé ressenti qui est horrible, et en aucun cas la personne qui a perpétré les actes douloureux, que ce soit le patient ou un tiers)

Clivage et anesthésie

caliner

Imaginons qu'à l'âge de 2 ans, je tombe dans l'escalier. Imaginons également que je m'en sorte sans grande conséquence physique. L'enfant que j'étais peut avoir vécu cette expérience de multiples manières. J'en choisis 2

  • L'enfant se fait gronder: on lui avait bien dit de ne pas aller jouer dans l'escalier
  • L'enfant est réconforté: on lui explique que ce n'est pas grave . Un bisou magique et il peut revenir jouer.

Les conséquences ne seront peut-être pas les mêmes. Pour autant, dans les deux cas, l'enfant n'a pas pu dire ce qu'il a vécu.

Dans le premier cas (il se fait gronder) la peur de la chute, la douleur de l'accident et le fait de se faire gronder seront peut-être plus que ce qu'il est à ce moment là en mesure de gérer. La psychée va se cliver, se couper de cet être de soi, de cette surcharge émotionnelle trop lourde à porter. On verra plus tard. Pour l'heure, il faut vivre!

 

gronder

 

Dans le second, je peux imaginer qu'il peut y avoir de la confusion: quand j'ai peur et mal et ce n'est pas grave. Je vais peut-être éviter les situations qui risquent de faire peur ou mal; je vais renoncer à m'écoute si j'ai peur ou mal; je vais perdre la confiance dans mes ressentis que je n'oserai pas exprimer. J'aurai du mal à revendiquer une place.