La complétude Elephant DSC 0012LA COMPLETUDE

 

 

Le mot

Complétude vient de complet. Le mot évoque autant l'idée de rempli que d'achevé. Nous pouvons être doublement incomplets

  • Lorsque nous naissons, nous ne sommes pas achevés (pas finis donc infinis??)
  • Au cours de notre existence, notre psychée opère des clivages, suite à divers traumatismes. Nous sommes morcelés, avec des "vides".

Quelle est cette complétude? Comment la vivre?

La complétude

Elle est un état vers lequel la psychée tend naturellement. De la même manière que le corps sait, dans une certaine mesure, s'auto réparer (cicatrisation par exemple ) sans intervention de notre part, de même, la psychée tend vers un état d'équilibre où rien ne lui manquerait.

Si je ne vis pas la complétude, je suis incomplet, je vis le manque. J'ai besoin d'être complet (comblé?)

Vivre la complétude me permet d'être plus comblé. Non pas au sens d'un fossé qu'on comblerait de terre, amenée de l'extérieur, mais bien comblé de l'intérieur. Comblé de soi.

Pour atteindre cet état, plus conditions doivent être remplies:

Être entier

Ou au moins le plus entier possible. Il s'agit d'avoir eu la possibilité d'entendre, de reconnaître, de valider les êtres de moi qui appellent la conscience. Ils ont été séparés de la psychée par le clivage qui a pu permettre une survie protectrice. Ils ne sont pas perdus, mais gardés dans la "NousNous", en attendant leur réintégration par une écoute attentionnée.

Être autonome

Être complet, ce n'est pas être complété.

Ce n'est pas à l'autre de me compléter, (d'être ma moitié,  ma rustine, ma béquille), de compenser mes vides. Cela ne signifie pas que je n'ai pas besoin d'autrui (relation, échanges, contact …). Cela signifie juste que je peux me sentir complet sans l'autre parce que je puis être moi-même le plus complètement possible. Alors, la présence de l'autre n'est plus de l'ordre de l'attente  mais devient un cadeau.

Être à la juste place

La juste place, c'est la "mienne"!

Je la vis lorsque je me dirige vers "celui que j'ai à être". Il n'y a probablement pas de grand livre où il est écrit ce que chacun a à être. Rien n'est prédestiné. Il y a par contre des actions, des rencontres, des situations, des états désirables, où l'on se sent bien, juste, aligné. Des moments où l'on se sent pleinement être. Belle boussole pour trouver sa route !

Aller vers celui qu'on a à être permet de vivre l'énergie et la passion ou le calme et la paix. Voire tout ceci à la fois!

Mode opératoire.

Le mouvement vers la complétude est "automatique". Sitôt que la psychée s'est clivée pour assurer sa survie, la pulsion de vie se met en place. Elle crée des compensations pour "garder la place" des éléments manquants, et provoque des symptômes, qui sont autant de signaux pour qu'on n'oublie pas la réintégration à effectuer.

Le "manque" de soi nourrit le besoin de complétude. Plus le temps va passer, et moins il y aura d'énergie disponible pour tenir les parties clivées à l'écart; plus il va être inévitable d'écouter "ce qui pousse". Fût-ce au prix d'un douloureux accouchement, pouvant aller jusqu'à la dépression, si nous ne sommes pas prêts à nous accueillir.

Tout est là pour aider cette rencontre qui "veut" se produire

Et la maïeusthésie?

Le travail de la maïeusthésie permet la rencontre avec ces êtres qui appellent depuis qu'ils ont été mis à l'écart lors du clivage de la psychée. Les valider dans leurs ressentis, les reconnaître permet de les réintégrer à leur juste place dans une psychée plus complète, plus entière. Le thérapeute est là pour favoriser cette rencontre. Le patient lui-même a une grande part dans ce travail qui s'effectue en lui, et qu'il peut favoriser en auto-traitement.

La maïeusthésie sait que le besoin de complétude est présent aujourd'hui. C'est lui qui amène la personne à solliciter un accompagnement.

Les êtres séparés appellent aujourd'hui! Qu'importe l'antériorité des faits. L'existentiel (les êtres) est atemporel. L'événementiel (les faits) est chronologique. La maïeusthésie s'adresse aux êtres et aux ressentis qui sont les leurs après avoir vécu les faits

La maïeusthésie retouve le chemin vers la complétude


photo Dominique ROQUES