LE CORPS

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On considère souvent que le corps dit ce que la psychée dissimule. Ne dit-il que cela?

Tentons un pari audacieux, et pertinent aux yeux de l'expérience clinique, celui de

  • Ne pas limiter les manifestations corporelles à du psycho somatique, mais considérer le corps comme un interlocuteur qui parle en son nom propre;
  • Considérer que les appels de la psychée pouvaient être aussi un moyen de faire entendre le vécu du corps;
  • Penser qu'il serait possible que la psychée soit en paix alors que le corps reste tourmenté, porteurs de choses à entendre.

Posons que le corps a son propre langage, qu'on peut le considérer comme un interlocuteur à part entière, qu'il peut avoir ses propres émotions, ses propres ressentis alors qu'on croit qu'il s'agit de manifestations de la psychée.

Posons que nous pourrions nous adresser à l'être qu'est le corps

 

La psychologie s'occupe des blessures de l'âme dont le corps garde parfois la trace

Corps et psychée? Où est la limite? Qui parle de qui?

Tentons de considérer le corps comme un être de soi, et de la même façon que nous partons à la rencontre d'un être, faisant partie de soi, considérons ce qui demande à être entendu pour lui-même. Dès lors, on peut se poser la question de savoir ce qu'il en est des moments où le corps est souffrant alors que la psychée est en paix, voire en fracture, coupée de lui.( Après un viol on va prendre soin du psychologique. Et le corps, l'écoute t on dans ce qu'il a vécu?)

 

Le corps peut bien évidemment exprimer un traumatisme physique, et ce sera la première piste à explorer. Le travail peut ensuite se poursuivre: n'y a t il pas une part blessée de l'être qu'est le corps?. Elle mérite alors une écoute maïeusthésique, après l'écoute médicale. Au pire on perd un peu de temps. Au mieux, on accède à des choses non dites, et précieuses.

L'idée est de porter alors l'attention sur le corps “comme si” il était une véritable personne, avec son besoin de reconnaissance et de validation.

Le patient devient alors le thérapeute de son propre corps par l'attention qu'il lui accorde. Il ne l'apaise ni le calme. Il donne juste à ce qui a été durement éprouvé sa juste place.

 

 

photo Dominique ROQUES. Artiste: DEUZ